Une tension nécessaire

«J’en suis presque arrivé à la regrettable conclusion que le plus grand obstacle que rencontre le noir dans sa marche vers la liberté n’est pas tant le membre du Conseil des citoyens blancs ou celui du Ku Klux Klan, mais le Blanc modéré qui est plus attaché à l’ordre qu’à la justice, qui préfère une paix négative, soit l’absence de tensions, à une paix positive, qui exige elle la présence de la justice.»

« L’action directe non-violente cherche à créer une crise de telle ampleur, à susciter une tension si vive qu’une collectivité qui jusque là refusait toujours de négocier soit contrainte d’affronter le problème. Elle vise à rendre la situation si dramatique qu’on ne puisse plus l’ignorer.»

«On pourrait s’offusquer de me voir parler ainsi de la création de tensions comme faisant partie du travail des résistants non-violents. Je dois avouer que je n’ai pas peur du mot « tension ». Je me suis résolument opposé à la tension violente, mais il existe une tension de type constructif, une tension non-violente nécessaire à toute croissance.»

«De même que Socrate jugeait nécessaire de créer une tension dans l’esprit de l’individu pour qu’il puisse briser les chaînes des fausses croyances et des demi-vérités pour s’émanciper vers la sphère de l’analyse créative et du jugement objectif, ainsi devons-nous voir la nécessité de ces mouches du coche, qui de façon non-violente créent une certaine tension dans la société pour aider l’humanité à s’élever des ténèbres du préjugé et du racisme jusqu’aux sommets majestueux de la compréhension et de la communauté humaine.»

— Martin Luther King Jr., Lettre de la prison de Birmingham,  Alabama, 16 avril 1963.

« L’alternative à la violence, ce n’est ni la réconciliation, ni la  paix, ni l’amour qui correspondent à des catégories d’un autre ordre; l’alternative à la violence c’est — et ce ne peut qu’être — que l’action non-violente […] L’action non-violente est bien du même ordre que l’action violente : elle remplit la fonction que la violence prétend remplir, elle permet aussi de mettre en œuvre une stratégie de lutte contre l’injustice, elle vise aussi à établir un rapport de force en faveur des opprimés afin qu’ils obtiennent la reconnaissance et le respect de leurs droits. »

— Jean-Marie Muller, Stratégie de l’action non-violente, Seuil, 1981.

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