Une Montréalaise a vécu une bien mauvaise expérience lorsqu’elle a voulu se plaindre en français dans une chaîne de restauration rapide où on lui a répondu que « tout le monde devrait parler anglais ». Elle s’est alors tournée vers l’Office québécois de la langue française (OQLF), qui a reçu 1614 plaintes du genre dans les trois dernières années.
Un texte de Louis-Philippe OuimetUne plainte vient donc s’ajouter au lot : celle de Marie-Christine Roy, qui s’est rendue, le 17 août dernier, au restaurant McDonald’s du Marché central, à Montréal.
Quand elle a voulu se plaindre du service, de sa coupe glacée et du manque de propreté des toilettes, la gérante lui a alors répondu en anglais. Marie-Christine Roy a demandé d’obtenir une réponse à ses questions en français, mais la gérante lui a répondu : « We are in Canada, everybody should speak english ».
Je suis enseignante d’anglais, donc ce n’est pas une chasse aux sorcières contre les anglophones. Au contraire. Je suis pour le bilinguisme, mais ça va dans les deux sens.
Comme le prévoit la loi au Québec, les consommateurs de biens ou de services ont le droit d’être informés et servis en français par les entreprises établies dans la province.
Marie-Christine Roy a donc fait parvenir une plainte à l’OQLF et à la chaîne de restauration.
McDonald’s présente des excuses

McDonald’s Canada a offert ses excuses et deux McFlurry à Marie-Christine Roy. L’employée aurait aussi été rencontrée. L’entreprise a décliné notre demande d’entrevue à la caméra, mais a accepté de s’expliquer dans un courriel.
« Nous sommes fiers de communiquer en français avec nos clients et nos employés et nous allons bien au-delà de l’aspect réglementaire. […] Le cas auquel vous faites référence est un incident isolé pour lequel nous avons présenté nos excuses à la cliente. Par ailleurs, l’équipière [Sic: l’employée] était bilingue! », peut-on y lire.
LA SSJB appelle les francophones à prendre exemple sur Mme Roy
Dans un communiqué publié lundi matin, la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal dénonce vertement cette situation et invite les francophones à faire respecter leurs droits. Elle félicite Mme Roy pour sa réaction.
« Si chaque jour qui passe, tous les Québécois agissaient de la sorte, on réussirait probablement à freiner les reculs inquiétants que subit notre langue commune dans la région métropolitaine », affirme son président général Maxime Laporte.
« Tous les petits gestes de résistance individuelle et quotidienne sont importants pour contrer l’anglicisation et le mépris qui l’accompagne. C’est une question de fierté, une question de respect », ajoute M. Laporte.
La SSJB recommande aux francophones de ne pas passer à l’anglais, de se plaindre à l’OQLF, de boycotter les commerces réfractaires, d’alerter les médias, d’écrire à leur député et de militer activement pour la défense du français.