Aujourd’hui, 30 octobre, c’est l’anniversaire du référendum sur la souveraineté de 1995. À partir de demain, des gens qui n’étaient pas encore nés à cette date commenceront à atteindre l’âge de voter. Pour ma part, j’étais bien trop jeune à l’époque pour aller aux urnes, mais à l’instar de bien des gens de ma génération, le sujet de notre avenir politique m’interpelle énormément.
« La jeunesse est une maladie dont on guérit avec l’âge », m’a déjà dit monsieur Parizeau au détour d’une discussion téléphonique, paraphrasant sans doute le célèbre aphorisme de Cervantès. Avancer en âge, c’est acquérir des libertés, mais c’est aussi apprendre à se connaître, à devenir de plus en plus maître de soi-même ; à se responsabiliser. D’une certaine manière, cela vaut autant pour les individus que pour les peuples. Je crois que les enfants du Québec de 1995 étant devenus grands, ils s’attendent à ce que le Québec lui-même grandisse.
Chez les 18-25 ans, l’appui à l’indépendance dépasse l’appui au NON. Et le sentiment d’appartenance au Canada ne cesse de diminuer au profit d’une plus grande adhésion à l’identité québécoise. Cela, sans qu’il n’y ait eu aucune grande campagne de promotion de la souveraineté. L’appui à l’indépendance se renouvelant naturellement d’une génération à l’autre, il y a lieu d’espérer que le Québec parvienne un jour à sa « majorité », c’est-à-dire au statut d’État à part entière. Il n’y a désormais plus de groupe d’âge irréductiblement réfractaire au projet de pays comme ce put être le cas autrefois.
Je n’avais pas tout à fait huit ans lors du référendum de 1995, mais je me souviens néanmoins que le camp canadianiste s’est permis de frauder et d’altérer sans gêne ce noble exercice démocratique. Le résultat ne fut ni une défaite ni une victoire pour le peuple du Québec, bien au contraire… Après toutes ces années, rien n’a vraiment bougé. Mise à part la volonté du fédéral de jouer avec les règles du jeu démocratique avec sa loi sur la clarté et de s’en prendre à notre droit à l’autodétermination, le statu quo et le tabou semblent avoir été érigés en dogmes par les tenants du régime ainsi que par les provincialistes à la Legault, qui jugent qu’il y a plus important dans la vie que d’être libre : il faut bien gérer son aliénation…
Or, en 2013, il est plus que temps pour les Québécois et les Québécoises de clarifier leur statut politique et d’aborder la question nationale. Il est anormal pour un peuple comme le nôtre que cette question ne soit pas réglée, que nous ne soyons toujours pas passés à autre chose.
Aujourd’hui, une nouvelle génération s’amène, un nouveau jour va se lever et ce sont les jeunes du Québec qui rappelleront que le salut du Québec passe d’abord par une discussion franche sur notre avenir politique. Avec tout ce qu’on a entendu de navrant ces dernières années concernant la classe politique, on a besoin d’un véritable vent de changement, d’un projet de société d’envergure ; un projet digne, justement, de l’envergure québécoise. Cette envergure est une envergure d’envergure in-ter-na-tio-na-le – au moins! – et ce projet extraordinaire d’une république libre du Québec, ce projet d’émancipation collective qu’on met de l’avant, c’est tout le contraire du « repli sur soi » dont parlent ceux qui travaillent précisément à nous provincialiser de plus en plus, comme disait Bourgault, ceux qui veulent nous faire plier et re-plier sur nous-mêmes… Que cela soit bien clair : nous ne plierons pas, nous ne plierons plus et ne nous replierons pas non plus en restant dans le Canada, en restant une simple annexe de… ça.
Nous, indépendantistes du Québec, jeunes et moins jeunes, sommes convaincus que seule l’indépendance de notre pays constitue une réponse satisfaisante à la question nationale, ainsi qu’un gage d’unité nationale, de paix, de liberté, de sécurité, d’enrichissement et d’avancement collectif.
Maxime Laporte, LL. B., étudiant à la maîtrise en science politique
Coordonnateur, réseau Cap sur l’indépendance