Par la signature de cette Déclaration initiée par le Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), plusieurs Québécois ont tenu à exprimer pourquoi ils veulent un État indépendant et en quoi le cadre canadien ne convient plus aux aspirations québécoises. Trente ans après le rapatriement de la Constitution, ils souhaitent également décrire le Canada tel qu’ils le perçoivent.

 

« L’indépendance du Québec se fera. Même ceux qui s’y opposent savent au fond d’eux-mêmes que ce n’est qu’une question de temps. »
Lise Payette, ministre dans le gouvernement de René Lévesque de 1976 à 1981

« Y a pas d’date limite pour la liberté. »
Diane Dufresne, 24 juin 1990

Il y a un an, une élection fédérale a porté au pouvoir un gouvernement majoritaire sans l’appui du Québec. Il y a 30 ans, le gouvernement du Canada a adopté la Constitution, toujours sans le consentement du Québec.

Ces deux événements témoignent d’une rupture symbolique entre le Canada et le Québec, du choc de nos identités et aspirations nationales. Ils trouvent leur origine dans une culture patriotique de plus en plus unitaire au Canada, qui se heurte au désir québécois d’exister comme nation. Une culture canadienne qui trouve dans la Constitution tous les moyens d’un État unitaire[1]. Pourtant, il y a toujours deux imaginaires sociaux et deux imaginaires politiques distincts, deux nations qui aspirent toutes deux à leur plein épanouissement.

Après le 2 mai…

Depuis le 2 mai 2011, toutes sortes d’analyses ont été formulées pour expliquer les choix politiques du Québec. Un colloque a d’ailleurs été consacré récemment à Toronto à la question du Québec. Le gouvernement du Canada a même commandé une étude sur « l’agitation politique » québécoise depuis lors, preuve qu’il cherche à la comprendre[2].

Une chose est claire : l’opinion publique québécoise, « friable », a fait, en 30 ans, le tour des options politiques qui lui sont offertes sur la scène fédérale. Depuis, les Québécois ont donné une majorité de sièges au Québec à trois partis politiques fédéraux différents[3]. Quelle conclusion en tirer sinon que, peu importe la représentation ou les enjeux politiques, le mécontentement d’une majorité de Québécois envers le statu quo persiste.

C’est un malaise profond, structurel. Et sérieux, car il relève du choc de nos identités. Après tout, 71 % des Québécois veulent revoir le statut politique du Québec, selon Léger Marketing[4], alors que les Canadiens ne souhaitent pas relancer le débat par eux-mêmes sur les enjeux d’une Constitution… désormais verrouillée.

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