D1 – participant

Etre simple participant à une réunion

 

Connaissez-vous vous-même

Nous vous proposons, pour commencer, un petit jeu pour évaluer quelle est votre facilité à prendre la parole en groupe. Pour cela, notez de 5 à 0 votre positionnement concernant les quatre critères listés dans le tableau ci-dessous, 5 correspondant à la colonne de gauche, 0 à la colonne de droite (intermédiaires possibles). Faites la somme. Attention : test non agréé, et utile uniquement si vous êtes sincère avec vous-même !!!

CaractéristiquesSituez votre capacité vis-à-vis de chaque caractéristique ?
Maîtrise de la technique du discoursBonneMauvaise
Respect de la parole d’autruiFaibleFort
Confiance en soi et en l’intérêt de ses idéesForteFaible
Capacité à comprendre de manière synthétique un sujet…ForteFaible
Notation5 <————————————————————————————> 0

Résultat du concours :
. De 0 à 5 : vous êtes probablement très silencieux dans les groupes
. De 5 à 10 : il vous faut une bonne raison pour vous exprimer dans les groupes, ou alors une bonne confiance dans les gens présents
. De 10 à 15 : vous parlez assez souvent, attention à bien tenir compte des autres aussi
. De 15 à 20 : vous parlez probablement trop dans les groupes, en tout cas plus que ce que la démocratie participative requiert !

Note très basse ou très haute : il faut faire un effort, envers vous, envers autrui et envers le groupe, pour que la démocratie participative ait plus de chance de fonctionner correctement. Gardez votre note en tête pour la suite de la lecture.

Les comportements à adopter en situation normale

Le mot-clé principal du comportement personnel en réunion est probablement celui de respect. Chaque participant doit en effet faire au minimum les efforts suivants :

Se respecter soi-même
. Exprimer ses ressentis. Cela passe, avant tout, par le fait de ne pas se museler, d’exprimer ce que l’on souhaite dire, même si c’est en désaccord avec d’autres idées exprimées. Cela peut demander un effort important, mais c’est indispensable, sinon la démocratie participative n’existe plus, et il est possible que vous restiez en souffrance !
. Accepter ses limites. Comme tout participant, il peut vous arriver, par épuisement, par accumulation de tension, par enjeu personnel fort… de devenir inefficace pour le travail collectif. Vous n’êtes plus en mesure de réagir sereinement aux débats, vous n’arrivez plus à accepter les points de vue différents, vous haussez sans cesse le ton… Cette attitude tout à fait humaine ne fait de bien ni à vous-même, ni au groupe qu’elle n’aide pas à avancer.

La meilleure solution dans ce cas est tout simplement de se retirer du travail et du groupe. Ce peut être pour un court moment ou de manière durable, selon les cas. Cette attitude est souvent la meilleure manière de « laisser reposer », de prendre du recul, de relativiser. Lorsque l’on se sent à nouveau positif, on peut revenir sur le chantier et y reprendre une place constructive.

Il est également possible de demander une interruption de séance. Parfois notre ressenti individuel peut se trouver en phase avec celui d’une partie du groupe que personne n’ose exprimer. Notre responsabilité est de le dire. L’animateur a ensuite la possibilité de prendre ou non en compte cet avis et d’en recueillir d’autres.

Respecter les personnes
Tout le monde peut éprouver des sentiments négatifs vis-à-vis d’autrui : méfiance, antipathie, désaccord sur les idées exprimées… Ces sentiments sont normaux, il faut les écouter mais pas les laisser prendre le dessus sur la relation à la personne elle-même, qui doit rester respectueuse. Ce respect implique évidemment celui du respect de la pluralité des points de vue.

Cependant, une vigilance s’impose dans la forme d’expression de nos idées. Des arguments justes exprimés dans une forme inadaptée perdent de leur pertinence. Quelques conseils :
. Aller à l’essentiel pour ne pas monopoliser la parole : si possible préparer son intervention en notant les points-clefs.
. Eviter les paroles englobantes transformant notre argument en une évidence. Ce type de discours peut devenir facilement culpabilisant. En effet, les personnes qui ont des idées contraires à celles que vous exposez, peuvent avoir le sentiment que leurs opinions sont erronées ou dénuées de sens.
. Utiliser le « je » plutôt que le « on » . Dire « je ne suis pas d’accord pour travailler selon cette méthode » plutôt que « on ne doit pas travailler avec cette méthode ».
. Etre attentif aux émotions transmises par la forme de notre expression : voix forte, débit rapide, gestes des mains, regards plus ou moins accusateurs.
. Si votre émotion est trop forte, commencez par l’exprimer. :« Je suis en colère parce que…, je me sens blessé parce que… ».

Respecter le groupe
. Respecter les règles (de prise de parole, de report des validations, etc…). Rien de pire pour le groupe que les personnes qui n’en font qu’à leur tête, par insouciance, maladresse, voire volonté de nuire…. Si vous estimez que ces règles sont inadaptées il faut (lors d’un bilan intermédiaire, d’un bilan final ou d’un moment de réunion consacré au fonctionnement du groupe) proposer de les changer, de les faire évoluer, mais pas les transgresser d’emblée !
. Privilégier le plus possible les objectifs et la dynamique de groupe. Tout groupe doit gérer l’antagonisme « individuel/collectif » En cas de débats au sein d’un groupe, notamment dans le cadre d’une prise de décision, exprimez vos opinions, défendez vos arguments mais gardez à l’esprit qu’il n’existe pas de solution idéale qui convienne parfaitement à tous les membres d’un groupe.

Les comportements à adopter en cas de situation anormale

Par « situation anormale », nous entendons ici les cas où les règles de la démocratie participative sont transgressées : manque de transparence, prises de pouvoir abusives, violence, etc…
Ce genre de situation est délicat. Soit des personnes sont « aux commandes » de la réunion, et elles ne seront pas forcément prêtes à se laisser dicter leur conduite, soit il n’y a personne aux commandes et le chaos peut facilement s’installer si chacun y va de sa prise de pouvoir pour améliorer les choses ou profiter de la situation.
Voici quelques pistes de réactions possibles, elles sont sans prétention, certainement difficiles à mettre en application dans des ambiances parfois tendues.

D’une manière générale, vous pouvez :
. Pointer les dysfonctionnements. C’est probablement la réaction la plus simple, la plus facile. Dire ce que l’on ressent, et demander aux organisateurs de remédier à cet état de fait. Evidemment, il faut y aller délicatement, respectueusement. Ce n’est pas parce que ça ne marche pas bien que les gens agissent avec de mauvaises intentions !
. Proposer vous-même d’autres règles de fonctionnement. Cette démarche est parfois difficile si on n’a aucune légitimité particulière dans le groupe. Mais elle peut être très bien accueillie si vos propositions répondent à un sentiment partagé par d’autres participants (ce qui est souvent le cas).

Voici deux cas de figure fréquents dans les réunions peu préparées :
Il n’y a pas d’animateur, le débat est monopolisé par quelques individus
Appliquez-vous à vous-même les règles habituelles :
. Ne prenez pas la parole de force. Levez ostensiblement la main pour la demander. Ce comportement est souvent payant car généralement, au bout d’un certain temps, quelqu’un dit « untel demande à parler ». Le silence total se fait alors.
. Profitez-en pour faire remarquer que ce sont toujours les mêmes qui s’expriment, et demandez que chacun demande la parole.
. Réclamez un animateur. Soyez éventuellement prêt à vous proposer vous-même si vous vous en sentez capable et que cette fonction vous intéresse. Courage !

Les prise de décision se font de manière peu satisfaisantes
. Demandez des « votes-photo » en mettant en évidence le nombre de personnes prêtes à s’abstenir, et mettez ainsi en évidence qu’il n’est pas forcément souhaitable de prendre trop vite une décision concernant le sujet en cours
. Demandez que l’on travaille plus sur le sujet, ou qu’il soit reporté à plus tard et mieux préparé.