C O M M U N I Q U É
TORONTO, 12 décembre 2017 – En ce début de semaine, le Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) et coordonnateur du réseau Cap sur l’indépendance (RCI), Me Maxime Laporte, s’est rendu à Toronto où se tient présentement l’événement « The Confederation of Tomorrow 2.0« , qui se veut une importante réflexion sur l’avenir de l’union canadienne. Y sont attendus plusieurs idéologues fédéralistes, quelques intellectuels québécois de service, ainsi que les Premiers ministre (PM) du Québec et de l’Ontario, Philippe Couillard et Kathleen Wynne. L’ancien PM et chef du Parti Québécois, Me Pierre-Marc Johnson, désormais copain-copain avec l’establishment libéral, se fera également entendre lors de cette conférence commanditée notamment par Power Corporation of Canada et faisant écho à un exercice similaire tenu il y a 50 ans.
Un site « in English only«
À noter qu’hormis une traduction française du programme, l’ensemble du site Internet de l’événement apparaît en anglais seulement, donnant ainsi un aperçu de ce que serait peut-être un jour cette « Confederation of Tomorrow » que caressent les organisateurs…
Un test pour Couillard
À quelques heures de l’intervention du Premier ministre du Québec, monsieur Laporte a ainsi formulé ses appréhensions : « Alors qu’à la veille de Noël, plus de 800 travailleurs-ses du chantier maritime Davie risquent de perdre leur job dû au mépris du fédéral qui préfère graisser la patte des entreprises navales du ROC…
Monsieur Couillard aura-t-il au moins la décence d’éviter de trop sourire aux soi-disant mérites du fédéralisme « collaboratif » ? »
« Alors qu’en ce moment même, Ottawa mène devant les tribunaux une véritable entreprise de neutralisation du statut juridique du peuple québécois et de ses droits les plus fondamentaux, à travers l’affaire de la loi 99…
Ainsi, notre très provincial Premier ministre se gardera-t-il une petite gêne lorsque d’aucuns voudront évoquer les supposés bienfaits des diktats constitutionnels qui se sont abattus sur notre vie démocratique au fil du temps ? Au moins, montera-t-il un peu le ton lorsqu’il fera valoir (s’il ose le faire) les demandes minimales de son gouvernement et les prérogatives de l’État du Québec ? »
« Alors que l’ensemble des Québécoises et Québécois se montrent fort préoccupés par le déclin indéniable du français et le mépris systématique quant à la place de notre langue au sein des institutions canadiennes, comme la Cour suprême…
Le chef de notre gouvernement national se gardera-t-il de vanter, dans un élan fantasmagorique dont seul Jean-Marc Fournier a le secret, la vigueur de la langue de Molière from Coast to Coast ? »
« Monsieur Couillard se montrera-t-il satisfait, – content-content, de la manière dont ses homologues fédéraux ont géré jusqu’ici tous ces autres dossiers chauds des dernières années : cannabis, Netflix, la réforme de l’assurance-emploi et le détournement des surplus de la caisse, les transferts en santé, les ports fédéraux à l’abandon, pont Champlain, l’environnement, Muskrat Falls, lagestion de l’offre, l’Accord transpacifique, l’Accord Canada-Europe, Bombardier, l’arrêt Jordan, les demandeurs d’asile, le bois d’œuvre, l’évasion fiscale, la Banque de l’infrastructure, la tentative de centralisation de la commission des valeurs mobilières, et ce n’est là qu’un survol très partiel… »
« Selon lui, tout cela est-il de bon augure pour « the Confederation of Tomorrow » ? Malgré tous ces écueils et tous ces reculs pourtant évidents et absolument inacceptables, aurons-nous droit, encore, à un discours d’aveuglement volontaire ou de minimisation des pertes du genre : « Vous savez, tout n’est pas parfait, mais… vive le Canada ! » ? »
Suggestions constructives
« Je suggère à notre PM de prendre connaissance des « 92 blocages » politiques et constitutionnels, dégagés par les États généraux sur la souveraineté il y a quelques années. Il pourrait aussi profiter de son passage à Toronto pour (re)lire l’auteure Jane Jacobs, très respectée là-bas : The Question of Separatism… Et pendant son voyage de retour, il aurait avantage à se pencher sur le récent ouvrage Finances d’un Québec indépendant, ce qui lui permettrait de constater en chiffres à quel point le dépendantisme dont il se fait, hélas, l’un des plus zélés promoteurs, constitue un frein, que dis-je, un sabot de Denver au développement du Québec… Autant de bonnes idées de cadeaux de Noël… »
La « Confederation of Tomorrow« , vraiment ?
« Il n’y en aura pas, de « Confederation of Tomorrow » ! Tout d’abord parce qu’il n’y a jamais eu de véritable « Confederation » en ce pays. Puis, parce que le statu quo constitutionnel, qui sclérose notre vie politique depuis trop longtemps, ne connaîtra pas de lendemains chantants. »
« Tel qu’il nous a été imposé, ce carcan ne saurait tenir indéfiniment, voyant que ni le Québec, ni les autochtones, ni même les autres pays naturels évoluant sur cet immense territoire ingérable, n’y trouvent vraiment leur compte. Autant tirer la prise le plus tôt possible ! »
« Après 150 ans, ce mariage forcé, stérile et appauvrissant, fondé par ailleurs sur le viol, le massacre et l’assujettissement de nos prédécesseurs-res, doit être dissout une fois pour toutes ! Et le Québec doit enfin voler de ses propres ailes. Cela, pour le mieux-être des uns et des autres. Il n’est d’autre solution au problème canadien. – Quoi qu’en pensent certains de nos intellectuels bien accrochés aux mamelles de leur Chaire de recherche du Canada. »
Le soi-disant programme constitutionnel de Couillard
« Pour monsieur Couillard, ce colloque sera sans doute l’occasion de faire valoir sa nouvelle politique gouvernementale en matière constitutionnelle, intitulée « Québécois, notre façon d’être canadiens ». Comme pour sauver les apparences, cette politique recycle l’essentiel des demandes traditionnelles ayant émané des fédéralistes québécois au fil du temps, mais faute d’échéancier et d’objectifs concrets, ces demandes se trouvent objectivement réduites à de simples vœux pieux sans conséquence politique. Bref, que du bla-bla ; que de la poudre aux yeux… Je peux toujours me tromper, mais si c’est le cas, je mets au défi monsieur Couillard d’obtenir ne serait-ce qu’une seule modification constitutionnelle, un seul gain tangible, d’ici les prochaines élections. Alors, l’électorat pourra juger des résultats ou des non-résultats de ces engagements… »
« Cela dit, la question se pose : comment peut-on badiner de la sorte avec des thèmes aussi importants et fondamentaux que le statut constitutionnel du Québec ? Comment peut-on ainsi niaiser avec le destin de son propre peuple, en faisant semblant de s’en préoccuper ? En traduisant en de simples slogans des aspirations réelles ? »
« Comme disait ma grand-mère, « si tu n’as rien d’intelligent à dire, tais-toi donc » ! Les Québécois-ses en ont marre des belles paroles et de la langue de bois. L’heure est à l’action, que diable ! Et quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, l’heure est aussi, pas moins qu’hier, à l’indépendance. Invariablement, entre 35 et 40% de Québécois soutiennent cette option, sans même qu’il en soit abondamment question dans l’actualité ! C’est plus que l’appui au Parti libéral, ça ! », a conclu Me Laporte.
Fondée en 1834 dans la foulée du mouvement patriote, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, une organisation citoyenne, laïque et non-partisane, a toujours joué un rôle de chef de file dans le combat pour l’avancement des droits et des intérêts du peuple québécois. Quant au réseau Cap sur l’indépendance, il rallie plus d’une vingtaine de groupes citoyens engagés dans la lutte pour faire du Québec un pays.
Sources :
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ssjb.com
Réseau Cap sur l’indépendance, capsurlindependance.quebec
Guy Raynault, directeur général
[email protected], 514-710-5765