Bâillonnement symbolique pour un référendum en Catalogne

COMMUNIQUÉ DE PRESSE | SSJBM et CAP SUR L’INDÉPENDANCE | 09/10/2014

Un mois exactement avant la tenue de la consultation sur l’avenir politique de la Catalogne («9N»), jugée illégale par l’État espagnol, des leaders québécois et catalans dont le président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Maxime Laporte, ont tenu un point de presse ce matin devant la Maison Ludger-Duvernay pour la levée d’un drapeau catalan indépendantiste (estelada blava) afin de soutenir le droit de la nation catalane à la démocratie et à l’autodétermination.

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L’estelada, qui a été hissée par le citoyen Duane Boisclair, revêt une importance symbolique puisqu’elle est le fruit d’un échange de drapeaux ayant eu lieu en septembre à Barcelone, à laquelle ont notamment pris part Carme Forcadell, présidente de l’Assemblée nationale catalane (ANC), et les jeunes citoyens québécois de la « Mission nouveaux pays : Lever le vent ». Cet échange solennel précédait l’immense manifestation pacifique en « V » qui a rassemblé plus de 1,8 millions de Catalans dans les rues de Barcelone.

À la suite de la levée du drapeau, les participants ont apposé sur leur bouche des rubans adhésifs jaunes et rouges afin de symboliser le « déni de démocratie » et le « bâillonnement » par l’État espagnol du peuple catalan dans sa volonté de s’émanciper. Ils arboraient un écriteau indiquant, en français et en catalan : « Laissez parler la Catalogne! »

L’avocat et président de la SSJB et du réseau Cap sur l’indépendance (RCI), Maxime Laporte, a soutenu : « On ne peut museler un peuple dans son droit inaliénable à l’autodétermination sans s’attaquer à la démocratie elle-même. La démocratie, c’est le pouvoir au peuple. Deux notions s’y retrouvent : le peuple et le pouvoir au peuple. Or, les Québécois se retrouvent dans le combat pacifique des Catalans pour l’existence et la reconnaissance de leur nation, de leur droit à la démocratie, de leur pouvoir à disposer d’eux-mêmes et de la personnalité internationale de la Catalogne. »

Josie-Anne Huard, coordonnatrice de l’Assemblée nationale catalane-Québec (ANC-Québec) a affirmé : « La position de l’Assemblée nationale catalane (ANC) est claire : la consultation sur l’avenir politique de la Catalogne est la seule avenue démocratique envisageable; l’intransigeance du gouvernement Rajoy rend d’autant plus nécessaire l’appui de la communauté internationale quant au maintien de cette consultation. »

Agusti Nicolau-Coll, représentant du Cercle culturel catalan du Québec, organisme officiel reconnu par le gouvernement de Catalogne, a fait lecture du Pacte national catalan pour le droit à décider, en mentionnant : « Ce pacte a notamment pour but de diffuser les valeurs démocratiques en garantissant au peuple catalan son droit à décider ainsi qu’à tenir une consultation sur son statut politique. Il s’agit de réitérer l’importance fondamentale de la liberté de parole et de la participation directe des citoyens aux affaires publiques. »

Duane Boisclair, qui a été porteur de drapeau en Catalogne et Écosse en septembre 2014 pour la Mission citoyenne « nouveaux pays : Lever le vent », a indiqué : « Aujourd’hui nous sommes rassemblés autour de ce symbole de l’aspiration à la liberté du peuple catalan, pour leur exprimer notre fierté. Catalans, Catalanes, nous sommes fiers de vous, car vous exprimez chaque jour votre désir collectif d’un monde meilleur. »

David Gascon, porte-parole du Mouvement progressiste pour l’indépendance du Québec (MPIQ), a insisté sur l’importance d’un mouvement citoyen pour l’indépendance : « Le Québec doit tirer des leçons du mouvement catalan, car il est indéniable que l’idée même d’indépendance nationale appartient au peuple, et non à des partis politiques. »

Interpelée par les mouvements d’autodétermination dans le monde, la SSJB, qui célèbre cette année son 180e anniversaire, veille à la défense les intérêts du Québec ainsi qu’à la promotion de l’histoire nationale, de la justice sociale, de la langue française et de l’indépendance. Le RCI rallie quant à lui une trentaine de groupes citoyens.