Grande manif étudiante pour l’INDÉPENDANCE nationale

Titre : Grande manif étudiante pour l’INDÉPENDANCE nationale

Lieu : Au Pied-du-Courant (Montréal)

Date : Le dimanche 15 avril 2012, 11 h 30

Facebook : facebook.com/events/371737622870342/

Description : Appuyé par le réseau Cap sur l’indépendance (RCI), cet événement est une initiative de plusieurs groupes étudiants indépendantistes dont le Comité souverainiste de l’UQAM (COSUQAM) et le Rassemblement des mouvements indépendantistes collégiaux (RMIC).

En ce «printemps québécois», la lutte pour l’accessibilité à l’éducation et pour la justice sociale prend de plus en plus les allures d’une lutte nationale !

C’est l’occasion de se questionner sur l’ensemble du système qui nous gouverne et d’agir concrètement pour engendrer un changement durable et véritable.

Il y a 175 ans, les Patriotes se sont battus pour la démocratie et la liberté. Aujourd’hui, il est temps de reprendre le flambeau et de faire aboutir notre marche à la liberté !

DÉPENSES FÉDÉRALES

En tant que nation minoritaire, notre avenir ne nous appartient pas entièrement, mais dépend en grande partie des décisions qu’une autre nation, la nation canadienne, prendra ou ne prendra pas. Cela n’est pas digne du peuple mature et de la société moderne que nous formons !

Chaque année, les contribuables québécois transfèrent plus de 50 milliards de dollars en impôts au gouvernement d’Ottawa, lequel les répartit en finançant des programmes et des institutions qui bien souvent ne vont pas de pair avec les intérêts nationaux du Québec.

À titre d’exemple, mentionnons l’investissement de 460 milliards sur vingt ans en dépenses militaires par Ottawa, dont 4,6 milliards sont assumés annuellement par les Québécois, ce qui dépasse le dernier déficit du Québec; ce même déficit qui amène le gouvernement Charest à sabrer dans la santé et l’éducation. Nous sommes donc forcés à contribuer, en termes d’argent et de ressources humaines, aux guerres coloniales que mène le Canada au Proche-Orient et ailleurs sur le globe. Dernièrement, on sait que le Canada a fait l’objet de vives critiques pour avoir permis l’utilisation d’informations susceptibles d’avoir été obtenues par la torture « dans certaines circonstances ».

En 2010-11, le gouvernement central a investi 14 milliards dans le développement des hydrocarbures, en particulier dans l’exploitation pétrolière des sables bitumineux de l’Alberta et quelque 6 milliards dans le développement du nucléaire en Ontario, alors que ZÉRO dollar a été investi pour le développement de l’hydro-électricité au Québec. Comme nous finançons plus de 20% du budget fédéral, c’est donc au minimum 4 milliards de nos taxes qui ont été investies dans les ressources énergétiques des autres provinces, dont Terre-Neuve avec ses récents développements hydroélectriques…

Depuis 2009, le Canada de Stephen Harper, qui s’est retiré du Protocole de Kyoto et a fait un fou de lui lors de la Conférence de Copenhague, a financé les grandes entreprises pétrolières à la hauteur de 3,5 milliards de dollars selon le compteur interactif de la fondation Suzuki.

RECHERCHE ET ÉDUCATION

Invoquant son « pouvoir fédéral de dépenser », le gouvernement fédéral s’immisce de manière systématique dans les compétences du Québec en matière d’éducation post-secondaire, que ce soit par le biais de la Fondation canadienne pour l’innovation, des Chaires de recherche du Canada ou autrement. Ces dernières, tout en accaparant les sphères de recherche des cycles supérieures en sciences humaines, évacuent littéralement les projets de recherche universitaires sur l’histoire nationale du Québec. D’ailleurs, celles-ci souffrent d’un déséquilibre quant à leur financement : au Québec, les universités de la minorité anglophone, laquelle représente environ 8,4% de la population du Québec, récoltent 72 des 302 chaires, ce qui représente plus de 23,8% du total. Quant à la Fondation canadienne pour l’innovation, l’université McGill obtient à elle seule plus de 36.95% du financement.

Dans la foulée du programme des commandites en 2002, le gouvernement canadien, en plus de mettre de l’avant le défunt programme des Bourses du Millénaire, a investi plus de 125 millions de dollars dans la Fondation Trudeau, un véritable scandale qui n’a malheureusement jamais été dévoilé au grand jour. Cet organisme a pour but de financer et de récompenser des chercheurs dont les travaux cadrent bien avec l’idéologie du régime, savoir le multiculturalisme et le bilinguisme institutionnel canadiens.

Les politiques « fédérales » de soutien à la recherche scientifique, génératrices de milliers d’emplois de haut niveau favorisent systématiquement l’Ontario. Sur les 58 milliards investis par Ottawa de 1993 à 2007, 29 milliards, soit près de 60%, l’ont été en Ontario. Nous avons payé 12 milliards et reçu 9 milliards $. Sur le plan des centres de recherche, 27 centres ont été créés du côté ontarien et… ZÉRO dans l’Outaouais québécois. Signalons au passage qu’Ottawa a récemment aboli son soutien à la recherche fondamentale et baissé le crédit d’impôt pour la recherche et le développement, afin de mieux servir les entreprises[1].

Selon une étude de l’institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA), les institutions d’enseignement supérieur francophones du Canada récoltent 19,5% des fonds destinés aux études post-secondaires, alors que les francophones forment 22,9% de la population. En comparaison, les institutions anglophones récoltent 80,5% des fonds alors que les anglophones ne forment que 59,5% de la population.

Au Québec, si les institutions de la majorité francophone étaient équitablement financées, celles-ci recevraient 813 millions de dollars de plus par année, selon l’IRFA.

Quant aux institutions francophones hors-Québec, si elles étaient équitablement financées, elles recevraient 615 millions de plus par année !

Le recensement de 2001 indiquait qu’au Québec, seulement 23% des francophones âgés de 25 à 34 ans détenaient un diplôme universitaire comparativement à 31% des anglophones de la même classe d’âge, les allophones ayant pour leur part un taux de diplomation de 30%. Les anglophones de 30 à 39 ans sont d’ailleurs proportionnellement deux fois plus nombreux à détenir une maîtrise ou un doctorat que les francophones.

Si le Québec était indépendant, il pourrait se comparer non plus aux « autres » provinces canadiennes en matière de frais de scolarité (comme si elles étaient LE modèle à suivre), mais plutôt aux pays qui ont fait le choix moral, politique et économique de garantir à leurs citoyens une accessibilité universelle à l’éducation. Cela nous rappelle que le cheminement vers la gratuité scolaire fait partie des engagements ratifiés par le Canada dans le cadre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, engagements que seul le Québec, parmi toutes les provinces canadiennes, paraît susceptible d’honorer à terme (à condition que nous continuions de manifester et d’avoir foi en notre avenir national). En bout de ligne, ces décisions nous appartiennent, et c’est à nous-mêmes qu’il faut que s’en remettre.

Pour cela, l’indépendance constitue une solution concrète et réalisable qui nous permettra de nous épanouir pleinement et librement dans tous les domaines, en commençant par l’éducation.

Instruits, nous vaincrons ! Vive l’indépendance !

NOTES

1. « Ottawa abandonne la recherche fondamentale pour mieux servir les entreprises », La Presse canadienne, 29 mars 2012.