Graham Fraser déconnecté de la réalité linguistique québécoise

«Le Canada veut angliciser
encore davantage le Québec»

 

Montréal, 7 mai 2015 – Le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Me Maxime Laporte, et le coordonnateur général du Mouvement Québec français (MQF), Éric Bouchard, ont tenu à répondre aujourd’hui à la sortie du Commissaire aux langues officielles du Canada, monsieur Graham Fraser, à la suite du dépôt de son rapport annuel. Monsieur Fraser a notamment affirmé que «l’État québécois ne fournit pas les ressources nécessaires aux organismes capables d’offrir un soutien de qualité aux immigrants anglophones».

graham fraser

On peut se passer des conseils du Canada en matière linguistique…

Monsieur Laporte a affirmé: «D’une part, il m’apparaît que le Commissaire n’a pas à s’immiscer dans nos affaires d’État, et certainement pas dans nos politiques linguistiques. D’autre part, le Canada, en ayant fait pratiquement disparaître les communautés francophones dans les provinces canadiennes, en a déjà assez fait et devrait se taire, car il a toujours nui historiquement à la vitalité du français. S’il avait voulu être constructif pour l’avenir de l’équilibre linguistique au Québec, le Commissaire aurait dû insister sur les coupes en matière de francisation qui se multiplient depuis plusieurs années, et le sabrage dans la promotion et la protection de la langue française au Québec, qui atteint plus de 1,6 million depuis l’arrivée du gouvernement Couillard. D’ailleurs, une étude que nous avons commandée sur la question sera publiée à l’automne 2015, et dressera le portrait financier de la trop faible francisation de l’immigration».

«En 1977 avec la Charte de la langue française, les Québécois ont décidé collectivement que la seule langue officielle et commune du Québec est le français, tout en réservant à la communauté historique anglophone et à ses institutions, aujourd’hui hypertrophiées, les très généreuses exceptions législatives qu’on connaît. Or, les nouveaux arrivants, c’est évident, ne font pas partie de cette communauté historique, qui forme environ 8,3% de la population», a ajouté le président de la SSJB.

 

L’anglais nettement sur-représenté dans l’immigration

Éric Bouchard, coordonnateur général de Mouvement Québec français (MQF), a soutenu : «Le Commissaire devrait savoir que le ratio relatif réel de la population de langues maternelles anglaise et française au Québec, qui correspond à environ 1 anglophone pour 9 francophones, n’est pas reflété par nos politiques d’immigration, alors que le ratio relatif des gens de langues maternelles anglaise et française qui ont immigré au Québec entre 2009 et 2013 correspond quant à lui à environ 1 anglophone pour 5 francophones, ce qui est beaucoup. Par ailleurs, chez les immigrants dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais, mais qui ont déclaré connaître l’une des deux langues officielles du Canada, 38% connaissaient seulement l’anglais, alors que 62% connaissaient seulement le français».

«Bref, qu’on regarde sous l’angle de la langue maternelle des nouveaux arrivants ou de la connaissance d’une des deux langues officielles, dans les deux cas le français est sous-représenté et l’anglais, sur-représenté», a conclu monsieur Bouchard.

 

Ce n’est pas une blague, le français recule

Pendant ce temps, comme le démontrent ces tableaux, le français recule de manière inquiétante au Québec et les perspectives d’avenir ne se révèlent guère plus reluisantes:

tableau